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Fin juillet 2020, la disposition des planètes de notre Système est dans une configuration rare : à l’aube, elles sont toutes repérables en même temps ! Une bonne occasion pour toutes les voir, du débutant au confirmé, à la façon d’un marathon !
C’est un événement plutôt rare qui a lieu entre le 20 et le 27 juillet 2020 : en effet, juste avant l’aube, toutes les planètes du Système solaire sont présentes en même temps dans le ciel. De là à imaginer une séance d’observation permettant de toutes les voir, nous avons sauté le pas ! Voici comment réussir cet amusant marathon à pratiquer en fonction du niveau de chacun, du site d’observation et de l’équipement.
On peut classer les planètes de cette session d’observation en deux grandes catégories :
Vous serez peut-être étonnés de ne pas voir dans cette liste la planète naine Pluton. Celle-ci est bien présente dans le ciel en même temps que les autres, à proximité de Jupiter, mais son faible éclat (magnitude 14,2) limite les possibilités de la voir : seuls les possesseurs de télescopes de plus de 200 mm de diamètre peuvent tenter de la repérer.
Si toutes les planètes sont visibles ensemble à l’aube, mieux vaut toutefois débuter les observations en milieu de nuit pour avoir le temps de localiser les moins brillantes, mais aussi prendre le temps de chacune les détailler. Prévoyez ainsi au moins deux heures d’observation avant l’aube de votre lieu d’observation. Par exemple, pour les latitudes de la France métropolitaine, on peut débuter l’observation vers 3h.
Les planètes se répartissant depuis le sud-est jusqu’au sud-ouest, en passant par le sud, choisissez un site d’observation avec un large horizon dégagé dans ces directions, et tout particulièrement vers le sud-est car la dernière planète à apparaître avant l’aube, Mercure, est à rechercher très près de l’horizon. Toutefois, les observateurs situés à une latitude proche de l’équateur sont plus chanceux car Mercure se détachera mieux de l’horizon avant que l’aube arrive.
Que vous observiez à l’œil nu, aux jumelles ou avec un instrument, couvrez vous chaudement et prévoyez quelques accessoires pour davantage de confort : une chaise longue, une couverture, un trépied pour les jumelles (un balai mis à l’envers sur lequel on pose les jumelles fait aussi l’affaire), une boisson chaude et quelques biscuits seront d’une grande aide pour tenir jusqu’au petit matin !
Nous avons choisi comme nuit de référence celle du 22 au 23 juillet, mais il est possible de réaliser ce marathon quelques jours avant ou après cette date. Dans ce cas, la position des planètes est légèrement différente. Nous avons aussi indiqué entre crochets le niveau de difficulté pour trouver chaque planète : facile pour celles visibles à l’œil nu, intermédiaire pour celles qui il faut au moins une paire de jumelles et expert lorsqu’un télescope est indispensable.
Pour la première étape de l’observation, il faut se tourner vers l’horizon sud sud-ouest pour deux candidates vedettes : Jupiter et Saturne ! Rien de difficile pour les pointer, toutes deux sont bien visibles à l’œil nu entre les constellations du Sagittaire et du Capricorne.
[facile] Jupiter est la plus brillante : aux jumelles, vous percevrez peut-être aussi sans ses quatre satellites galiléens, tous du même côté de la planète au matin du 23 juillet (du plus proche au plus éloigné : Io, Europe, Ganymède, Callisto). Une lunette astronomique ou un télescope donne accès aux bandes nuageuses de la planète et même à l’énorme tempête appelée Grande tache rouge (pour les instruments de plus de 100 mm de diamètre).
En savoir plus pour observer Jupiter
[facile] Au tour de Saturne maintenant, qui évolue un peu plus à l’est que Jupiter. La planète géante aux anneaux ne pose pas non plus de difficulté particulière pour être trouvée. Aux jumelles, peut-être arriverez-vous à discerner la forme ovale de la planète, due en réalité aux anneaux qui l’entourent ? Une chose est sûre, la vision plus facile de ces anneaux ne manquera pas de vous ravir à la lunette ou au télescope. Au sud-est de la planète (pour la nuit du 22 au 23 juillet), repérerez-vous également Titan, le plus gros de ses satellites ?
En savoir plus pour observer Saturne
[expert] Pour les heureux possesseurs d’un instrument de plus de 200 mm de diamètre, c’est alors le moment de tenter de repérer la lointaine planète naine, Pluton. De magnitude 14,2, sa localisation nécessite un logiciel de cartographie précis et une approche méthodique, d’étoile en étoile. Si vous la trouvez, bravo à vous, car se sera ensuite une promenade de santé de trouver les autres planètes !
C’est maintenant le moment de rechercher deux astres visibles seulement aux jumelles (en théorie) et surtout avec une lunette ou un télescope : la planète Neptune et la planète naine Cérès.
[Intermédiaire] Commençons par la planète naine Cérès. Anciennement classé astéroïde, c’est le plus gros (975 kilomètres de diamètre) des petits corps qui évoluent entre Mars et Jupiter. Ici, il n’y a pas de surface planétaire à observer, juste un point lumineux à localiser : mais pas n’importe lequel ! Cérès se trouve non loin de deux étoiles du Verseau visibles à l’œil nu, avec lesquelles la planète naine forme un triangle isocèle. Un pointage assez simple, mais il faut ensuite identifier qui est Cérès, parmi plusieurs autres étoiles de magnitude équivalente (autour de 8). La carte ci-dessous sera d’une aide précieuse.
[Intermédiaire] Puis, au tour de rechercher Neptune. La plus petite planète gazeuse de notre Système solaire qui est aussi la plus lointaine se présente aux jumelles comme un point, et à la lunette ou au télescope comme un minuscule disque dont on peut éventuellement discerner la couleur bleutée. Neptune circule actuellement entre les constellations des Poissons et du Verseau. Consultez la carte ci-dessous pour la localiser.
En savoir plus sur l’observation de Neptune
La nuit touche bientôt à sa fin… La troisième étape du marathon des planètes a pour cible Mars et Uranus.
[Facile] Mars, la planète rouge est immanquable dans le ciel de ce petit matin d’été ! Elle brille dans une zone pauvre en étoiles brillantes, entre les constellations des Poissons et de la Baleine. Si sa teinte orangée est déjà décelable à l’œil nu, elle devient évidente aux jumelles et un instrument permettant de grossir au moins 30 fois permet de voir immanquablement son disque ! Elle n’est pas encore au plus proche de la Terre pour cette année (son opposition a lieu le 13 octobre 2020) mais on peut déjà voir des détails à sa surface en observant attentivement : prenez le temps de l’observer durant quelques minutes !
En savoir plus pour observer Mars
[Intermédiaire] Trouver Uranus n’est pas si compliqué, alors tentez votre chance ! En effet, cette géante gazeuse située après Saturne a un éclat qui la rend théoriquement visible à l’œil nu sous un bon ciel (magnitude 5,8). Mais mieux vaut la rechercher avec des jumelles qui devraient vous la révéler facilement. La seule difficulté, durant cette nuit du 22 au 23 juillet, c’est qu’il faut trouver le bon endroit, dans un champ pauvre en étoiles visibles à l’œil nu. Aidez-vous de de la carte ci-dessus pour le pointage aux jumelles, et de celle ci-dessous pour l’identification de la planète dans le champ, au sud d’une étoile d’éclat comparable.
Cette fois, l’aube est proche et il est temps de boucler le marathon avec deux planètes qui viennent de se lever à l’horizon est : l’étincelante Vénus et la plus discrète Mercure.
[Facile] Repérer Vénus est enfantin ! Son éclat fait qu’elle ne peut être confondu avec rien d’autre à l’œil nu. Vous pouvez comparer son éclat très blanc avec celui de l’étoile Aldébaran située un peu plus à l’ouest, plus orangé. Le 23 juillet, l’observation de Vénus à l’aide d’un instrument permet de voir un joli croissant. Si vous réitérez son observation quelques jours plus tard, vous constaterez que le croissant est plus épais.
En savoir plus sur l’observation de Vénus
[Facile à intermédiaire] Mercure est l’ultime planète à repérer avant que le jour se lève. Elle est visible à l’œil nu, mais comme elle est très près l’horizon, il faut absolument que celui-ci soit bien dégagé pour la repérer. Aux jumelles, dans une lunette ou un télescope, il y aura sans doute bien peu à voir : sans doute un point fort lumineux mais très agité en raison de la faible hauteur dans le ciel. Mais là n’est pas l’essentiel, puisqu’à ce stade, le marathon est terminé !
En savoir plus sur l’observation de Mercure
Si vous êtes arrivé jusqu’ici en cochant toutes les étapes adaptées à vos moyens d’observation, bravo, vous avez gagné votre badge d’observateur planétaire et le droit d’aller faire une petite sieste réparatrice ! Car vous pouvez très bien recommencer le même marathon la nuit suivante (cet ensemble d’observations reste possible jusqu’au 27 juillet environ) tout en sachant que la position de certaines planètes aura légèrement changé. Alors, à vos marques, prêt, observez !
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