La pleine lune : notre satellite en majesté

Chaque mois, la pleine lune s’impose dans la nuit. C’est un véritable spectacle astronomique : laissez-vous surprendre par l’illusion lunaire !

Photo la Lune dans les ailes
La Lune se lève derrière le moulin de Terdeghem (Nord, France). Photo : Pierre Derycke – Concours photo Stelvision

La Lune à 100%

La pleine lune désigne le moment du cycle lunaire où notre satellite naturel se trouve à l’opposé du Soleil par rapport à la Terre. Toute sa face visible est alors éclairée et elle prend la forme d’un disque brillant qui ne nous quitte pas de la nuit, se levant à peu près au moment où le soleil se couche et se couchant à l’aube.

Le moment fascinant du lever de la Lune

Le meilleur moment pour admirer la pleine lune à l’œil nu est celui où elle paraît à l’horizon, côté est, en début de soirée. Pour ne pas le rater, déterminez-en l’heure exacte avec notre carte du ciel en temps réel, en modifiant l’heure de la carte jusqu’à ce que le disque lunaire apparaisse traversé en son centre par l’horizon.  Vous pouvez aussi utiliser une application pour téléphone comme LunaSolCal.

Quand la Lune émerge de l’horizon, elle prend la forme d’un énorme disque orangé qui s’élève majestueusement. Le mouvement semble lent au départ, mais on se laisse surprendre par la hauteur gagnée en quelques minutes par ce disque imposant. Bien entendu, c’est la rotation de la Terre sur elle-même qui est à l’œuvre, même si on ne peut pas s’empêcher de voir un astre qui se déplace !

Photo Les jumeaux et la Lune
Photo en chapelet d’un lever de lune. Photo : Nicolas Aguilar – Concours photo Stelvision

Pourquoi cette couleur orangée ?

Avant d’atteindre nos yeux, la lumière renvoyée par la Lune traverse l’atmosphère terrestre qui agit comme un filtre, surtout près de l’horizon où la couche d’air traversée est plus grande.  C’est ce qui provoque ce beau rougeoiement au lever et au coucher de la Lune, comme dans le cas du Soleil.  On peut aussi observer une telle coloration pendant les éclipses totales de Lune alors même que la Lune est haute dans le ciel. Rien à voir en revanche avec la lune rousse des jardiniers : celle-ci correspond à la première lunaison après Pâques et se rapporte aux gelées nocturnes qui font roussir les plantes.

La Lune énorme : une illusion !

Notre cerveau nous joue des tours quand il nous fait croire que la Lune est beaucoup plus grosse à son lever (ou à son coucher) que lorsqu’elle est haute dans le ciel. En réalité, la taille apparente de la Lune est toujours de 0,5° environ, et c’est étonnamment petit : à peine la moitié de la largeur du petit doigt au bout du bras tendu ! La cause de cette illusion est incertaine et semble liée au fait que le cerveau apprécie la taille des objets en tenant compte de leur environnement : ainsi, quand la Lune se lève, l’horizon et divers repères terrestres viendraient brouiller notre perception de sa taille.

schéma présentant une méthode de mesure de la taille de la lune avec le petit doigt
Évaluez la taille de la Lune avec votre petit doigt ! Illustration : Bertrand d’Armagnac – Stelvision

Vous avez dit « super lune » ?

Ce terme a été inventé en 1979 par un astrologue américain et popularisé plus tard sur Internet. Il désigne une pleine lune qui se produit au moment où notre satellite se trouve au plus près de la Terre. Cela arrive environ trois fois par an et conduit à une légère augmentation de sa taille apparente par rapport à une pleine lune « ordinaire ». En pratique, il est bien difficile de constater ce phénomène à l’œil nu.

Le terme « super lune » est donc trompeur mais il donne l’occasion de rappeler un fait  astronomique réel : la distance Terre-Lune varie au cours du cycle lunaire, entre 356 000 km et 406 000 km environ, l’orbite de notre satellite n’étant pas circulaire mais elliptique. Cela représente des variations de distance d’environ 7% en plus ou en moins par rapport à la distance moyenne, et donc des fluctuations de taille apparente dans les mêmes proportions.

En 2023, la Lune sera (à peu près) au plus près de la Terre à l’occasion des pleines lunes des 3 juillet, 1er août, 31 août et 29 septembre. Sa distance sera alors inférieure à 362 000 km.

Voulez-vous tenter d’apprécier la taille de la pleine lune de mois en mois ? Observez-la attentivement quand elle est haute dans le ciel pour ne pas être victime de l’illusion lunaire. Mais si vous préférez le spectacle, alors n’hésitez pas : observez-la à son lever, et votre cerveau amplifiera toujours sa taille pour un effet véritablement « super » !

photo de pleine lune très grosse au-dessus d'une maison
Sur cette photo, l’effet « taille énorme » observé au lever de la Lune est obtenu en employant un télé-objectif à longue focale. Photo : Jean-Baptiste Feldmann – Concours photo Stelvision

Identifiez les mers lunaires

La pleine lune est une bonne occasion de chercher à reconnaître les fameuses mers lunaires, ces grandes étendues gris foncé qu’on croyait autrefois recouvertes d’eau. En réalité, ce sont d’anciennes cavités creusées par d’immenses impacts de météorites et remplies de lave refroidie. Aidez-vous de la carte ci-dessous pour les identifier. Et si vous regardez les mers globalement, vous constaterez qu’elles dessinent la forme amusante d’un lapin ! Sous les latitudes moyennes de l’hémisphère nord, le lapin est vu vertical lorsque la Lune se lève, et à l’envers au moment où notre satellite culmine au sud.

Il est également possible de déceler quelques cratères à l’œil nu. Notamment Tycho et Copernic qui, sous l’effet de l’éclairage particulièrement vif à ce moment du cycle lunaire, prennent un aspect blanc brillant et révèlent des stries qui rayonnent autour d’eux.

Carte de la Lune
Repérage des principales mers de la Lune et des cratères Tycho et Copernic. A droite : la forme de lapin. Illustration : Bertrand d’Armagnac & Carine Souplet d’après photo NASA’s Scientific Visualization Studio

Observer la pleine lune aux jumelles ou au télescope

Une paire de jumelles offre une vision spectaculaire du disque lunaire. Le contraste des mers sur le disque éclatant de lumière est saisissant ! Les stries blanches autour de Tycho et Copernic sont parfaitement visibles. D’autres cratères sont visibles sous la forme de taches blanc vif, sous l’effet de l’éclairage quasi vertical à cette période de la lunaison.

Une lunette ou un télescope donnent bien sûr une vision encore plus magnifiée. Avec un télescope d’un certain diamètre (à partir de 150 mm environ), l’image est tellement lumineuse que vous risquez d’être ébloui. Cela n’est pas dangereux, mais l’usage d’un filtre lunaire rend l’observation plus confortable.

Si vous souhaitez scruter méthodiquement la surface lunaire et identifier ses principaux points d’intérêts, une carte de la Lune vous sera bien utile. Notez que la période de la pleine lune n’est pas la plus propice pour l’exploration détaillée des cratères et reliefs : ceux-ci ressortent mieux sous un éclairage rasant, lorsque le disque lunaire n’est pas entièrement éclairé et qu’on peut observer des détails à proximité de la zone qui reste plongée dans la nuit. Il n’en reste pas moins que la vision d’ensemble de la Lune à faible grossissement est impressionnante !